Le Forum des Administrations Fiscales Ouest Africaines (FAFOA), en partenariat avec OXFAM et le Civil Society Legislative Advocacy Center (CISLAC, Centre de la société civile pour le plaidoyer législatif), a organisé un dialogue sur l’état d’avancement de l’adoption du rapport du Groupe de haut niveau (GHN) de l’UA/CEA sur les flux financiers illicites (FFI) en Afrique.
L’événement a été organisé pour discuter des recommandations du rapport, évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre et examiner certains efforts spécifiques aux pays, en mettant l’accent sur les expériences du Kenya, du Nigeria et du Sénégal.
Le Kenya a procédé à de nombreuses réformes fiscales et a renforcé les capacités de l’administration fiscale. Il a également adopté la lutte contre le blanchiment d’argent et mis en œuvre la coopération internationale, notamment dans le domaine de l’extradition et de la confiscation des produits de la corruption.
Au Nigéria, une partie du travail effectué pour endiguer les FFI comprend, entre autres, la collaboration inter-agences, les réformes fiscales, la transparence financière et les programmes de dénonciation.
Par ailleurs, au Sénégal, la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI), qui a jugé plusieurs affaires impliquant des Personnes politiquement exposées (PPE), a été réactivée et la direction de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) a été créée au sein de la police nationale, dans le but de lutter contre les FFI.
Il a été établi que les formes les plus courantes de FFI sont le trafic de drogue et d’êtres humains, le commerce illégal d’espèces sauvages, les activités illégales dans les industries extractives, les pots-de-vin et la corruption, etc.
Les dénominateurs communs qui militent contre ces efforts sont le manque de volonté politique et l’instabilité politique, la prolifération des entreprises multinationales (EMN) et l’utilisation innovante des paradis fiscaux situés dans le monde entier, ainsi que le manque d’informations et le faible échange d’informations entre les pays.
Les participants à l’événement ont convenu qu’il restait beaucoup à faire en termes de coopération inter-agences, d’échange d’informations entre les pays et de volonté politique de mettre fin aux FFI, que l’on soit donneur ou récepteur de ces recettes.
Cela est d’autant plus impératif que les pertes de recettes dues aux FFI ont un impact négatif sur la mobilisation des recettes nationales (MRN), qui a été identifiée au sein du bloc régional comme un outil viable pour le développement durable.